H – Pièces et auteurs

 » Lysistrata »

Aristophane

Ce qu’en dit Christophe Vincent, notre metteur en scène…

Lysistrata est une pièce écrite en – 411 avant Jésus Christ par Aristophane. Les hommes sont à la guerre, Lysistrata décide de convoquer les femmes du Péloponnèse afin de se révolter contre la gente masculine. Elles décideront de s’enfermer à l’intérieur de la citadelle et empêcheront les hommes de pénétrer à l’intérieur. De plus, tant que les hommes continueront la guerre, les femmes feront la grève du sexe.

Aristophane, à travers la comédie, met en scène des femmes qui se révoltent contre la domination masculine. Elles ne peuvent plus supporter la misogynie de leurs maris. « La guerre est l’affaire des hommes et la maison, celle des femmes « , ça commence à bien faire…

J’ai voulu réadapter ce texte vieux de quelques milliers d’années, et pourtant plus que jamais d’actualité. Depuis des siècles, des femmes se battent pour être à l’égal de l’homme, particulièrement ces 3 dernières années, où l’on a vu émerger le mouvement Me Too. Lysistrata est la résonance de toutes ces luttes, mais ne nous y trompons pas, ce texte est d’abord une comédie avec des situations toujours plus cocasses les unes que les autres. Dans notre version contemporaine, Lysistrata remplace son mari pour faire les travaux de la maison, aidée de quelques amies. Elle nous emmènera avec ses comparses dans sa lutte…

Tout sera prétexte au jeu dans cette farce tragi-comique.

« Que d’espoir »

Hanoch Levin

 

Avec « Que d’espoir ! », la compagnie Coloquinte vous propose de pénétrer l’écriture au vitriol de l’écrivain israélien Hanoch Levin. Sous la forme d’un cabaret, sur scène comme dans la salle, les sketches et les chansons présentés lèvent le voile sur l’univers résolument drôle et grinçant de l’auteur.

Né en 1943 à Tel Aviv et mort en 1999, des suites d’un cancer, Hanoch Levin, figure majeure du théâtre israélien contemporain a laissé une cinquantaine de pièces, qui dénoncent par une mécanique du rire bien huilée l’absurdité de la société israélienne.

Beaucoup des textes de Levin sont écrits en réaction au triomphalisme béat que certains dirigeants politiques et militaires inscrivent dans les esprits à partir de la Guerre des 6 jours (1967). En dénonçant les mensonges d’état et autres fake-news, en pointant du doigt les discours qui balaient la nuance, qui désignent l’ennemi à expulser, Hanoch Levin ne se fait pas que des amis. Ses pièces suscitent des tollés invraisemblables : on les accuse de vulgarité et de provocation. En 1970, sa pièce « La reine de la salle de bain » sera purement et simplement retirée de l’affiche au bout de 19 représentations.

Mais la plupart des textes présentés dans le cabaret « Que d’espoir ! » ne vous évoqueront pas directement l’histoire complexe de l’Etat d’Israël. Ils donnent néanmoins à voir ce que les conflits, les bombes, les murs, les checks-points, les discours politiques et militaires de certains puissants induisent d’absurdité, de méchanceté, d’opposition et de frustration dans la communauté israélienne.

Sketch « A l’hôtel » – Le Gigolo du Congo, 1989

Comment cette humanité simple, empêtrée dans ses désirs, frustrée par l’impossibilité de réaliser ses rêves,  dérangée voire choquée par la dissonance ou les opinions divergentes,  en finit par accepter l’inacceptable, par nier l’autre et son existence pour pouvoir assurer sa propre protection.

Par ses comédies, Hanoch Levin nous invite à rester vigilants.

« Willy Protagoras enfermé dans les toilettes » (2004) –

Wajdi Mouawad

 

La pièce : Quand Willy Protagoras s’enferme dans les toilettes, ultimes refuge, son entourage ne comprend plus. Pourquoi ce jeune homme rebelle, « peintre naïf, analphabète, de saugrenu », décide-t-il de bloquer l’accès à ce lieu saint de toutes les familles ? Pour réagir à une impossible cohabitation avec des voisins envahissants, ou pour faire c hier, justement ? Dans cette tragédie rocambolesque, toute première pièce de Wajdi Mouawad, la parole de Willy crie haut et fort les impératifs absolus de la liberté : liberté de création , liberté d’aimer, liberté de partir loin de l’impitoyable théâtre familial.

Né au Liban en 1968, Wajdi Mouawad est écrivain, metteur en scène et comédien. Il a été directeur artistique du Théâtres des Quat’sous de Montréal de 2000 à 2004. Il est actuellement le directeur du Théâtre de la Colline à Paris. Il est l’auteur d’une dizaine de pièces parues chez Léméac/Actes Sud- Papiers et d’un roman « Visage retrouvé ». Cofondateur du Théâtre Ô Parleur, il a notamment mis en scène ses pièces : Littoral (1998), Rêves (1999) et Incendies (2003) adapté à l’écran par Villeneuve.